samedi 14 septembre 2013

Notre vie suite à l'incendie




Samedi 3 août, ...
... Dix sept heures,

Libérés des questionnaires de la gendarmerie, le temps de changer la couche de mon petiot dans le coffre de la voiture, les enfants biens attachés dans leur siège , nous partons faire le plein de carburant , mon mari avec la camionnette, tous deux en direction de la  grande surface située à un tiers de route sur notre destination finale pour l’achat du minimum vital… nous n’avions presque plus rien dans notre ex-maison de fonction suite au projet de revente et au transfert des meubles dans la cuisine d’été.

Arrivés dans cette grande surface aux alentours de dix sept heures quarante cinq, nous achetons le minima de vie :
Les couches,  le lait bébé avec les céréales appropriées  mais aussi le lait pour le petit déjeuner de notre nénette avec le chocolat sans oublier l'eau, le pain, le beurre, le fromage, les produits de toilette, la turbulette, les draps, quelques frusques pour nous quatre, des chaussures à mon mari et moi-même car nous étions encore avec nos tatanes d’intérieur,des chaussons pour les enfants,  un micro onde, une plaque de cuisson et un lot de vaisselle premier prix qui contenait tout l'essentiel.
A cela j'ajoute dans le caddie des cahiers d’exercices aux niveaux des enfants , des crayons, des feutres et des feuilles pour les occuper et reprendre la vie comme si de rien n'était, sans oublier un doudou chacun, deux boites de Dupplo Légo… bref, le minimum pour continuer une vie presque normale.
Vingt heures arrivant et faisant la fermeture, nous mangeons à l’Hippopotamus (la viande de très mauvaise qualité ne nous fera plus jamais remettre les pieds dans cette enseigne) pour ne pas trop déstabiliser les enfants et nous reprenons la route pour le nord du département.
Pendant le trajet, les enfants commencent leur nuit.

Arrivant vers minuit, nous interrompons le sommeil de nos Loulous et les couchons après une installation rapide de leur chambre avec le peu qu'il restait.
Nous sommes fatigués, mais n'ayant pas la tête à dormir, nous nous occupons l'esprit en continuant le ménage et une partie de l'aménagement de ce que nous avions.
Couchés vers trois heures trente, la nuit ne fut pas très bonne. 
Le bruit des crépitements et des tombées de charpentes étaient encrés en moi.
Réveillée à six heures trente  l'angoisse a commencé à me pénétrer par saccades: des larmes qui coulaient sans autorisation , des nausées comme rythmées par les battements de mon cœur qui ressemblaient beaucoup aux œsophagites que j'avais pendant mon enfance et mon adolescence, ...
Après un moment "d'auto-moral", oui, car nous n'étions pas à la rue, tout le monde était en vie,... nous nous levons vers sept heures car nous n'arrivions plus à dormir. 
Il y avait tant de choses à faire...
Avant de lever les enfants, pendant que je fais un brin de ménage supplémentaire dans la cuisine reconstituée d'étagères de chantier positionnées en établi  recouvertes d'un morceau de nappe en papier, mon mari prépare le café.
Après un petit déjeuné en amoureux, je prépare celui des enfants et le leur donne en les accompagnant avec une nouvelle tasse de liquide noir requinquant.

Vers neuf heures, mon mari fait quelques courses au petit magasin situé à deux pas pour manger un peu de viande et quelques légumes frais. Très pratique ce mini market ouvert même le dimanche!
Pendant ce temps, avec les enfants, nous reprenons les exercices et les occupations comme chaque jour. Ils me posent beaucoup de questions. Mon petit gars me parle beaucoup du feu alors je le rassure en lui expliquant les choses à plusieurs reprises. Ma Poupette me pose des questions plus "pinçantes" et plus délicates, mais je lui explique avec douceur la réalité qu'elle a très bien comprise, le démarrage d'une vie nouvelle et qu'elle retrouverait la même chose ou mieux que ce qu'elle a perdu mais qu'il nous fallait juste un peu de temps.

Nous mangeons sans trop d'envie mais encore une fois les enfants sont d'un soutien énorme sans qu'ils ne s'en rendent compte eux-mêmes.
Pendant leur sieste , nous préparons différentes listes de courses des plus urgentes aux moins urgentes. 
Nous attendons lundi pour appeler l’assistante sociale pour tous conseils sur nos droits dans une telle situation.
Mon mari appelle notre ami courtier en assurances qui était sur la route du retour des vacances. Il nous recontactera demain, lundi. 

Toute la journée fut une succession de pleurs, de nausées, d'angoisses saccadées et "redressements du moral" intercalés d'occupations avec les enfants, de rangement et de recherches sur le net. 
 Et demain est un autre jour.

La soirée fut moins pire... il faut dire qu'au bout d'un moment, les mauvaises sensations s'estompent.Le corps humain est bien fait car il neutralise certains effets par habitude.
Blottie contre mon homme qui m'entoure de ses bras chaleureux, nous regardons la télévision jusqu'à ressentir le besoin d'aller dormir.

La nuit du dimanche au lundi fût remuante avec des remontées d'acide gastrique et toujours ces crépitements qui hantaient mon cerveau.
Mon mari, lui, se réveilla plusieurs fois en sursaut suite aux bruits des quelques véhicules de la rue, lui rappelant le souffle du feu léchant toute la mansarde.
A chaque réveil, nous nous serrons dans les bras l'un de l'autre pour nous endormir. Son léger ronflement m'apportait la bonne dose de vibrations pour m'endormir.
Levée à cinq heures et demi pour éviter de réveiller mon mari par mes retournements dans le lit, je descends au rez-de-chaussée, me pose devant mon ordinateur pour mes recherches et mes écritures. 
Je profite également de ce réveil avancé pour commencer les recherches de factures de tous nos achats par internet et lister tous les contacts des commerçants de tous nos achats. Une première matinée téléphonique démarre.
Les enfants un peu déréglés sur le temps, nous passons déjà  à l'heure d'hiver. Comme ils ne vont pas encore à l'école, cela ne pose pas de problème. Et cela nous arrange également pour les moments de mini grasse matinée pour nous reposer et récupérer de ce travail fait, à faire et à refaire.

Réveillé par le bruit de la route, mon homme me rejoint vers sept heures trente. Devant un café, chacun avec notre ordinateur portable, nous faisons nos recherches. 
Mon mari commence dès neuf heures avec les communications téléphoniques dont une avec notre ami courtier qui lui explique qu'il faudrait très certainement redescendre sur les lieux de l'incendie dans le courant de la semaine pour la visite de l'expert et que, avec les biens et les travaux refaits dernièrement, il nous conseillait d'accepter l'aide d'un contre expert censé défendre notre "bout de gras" pendant que lui ferait l'arbitre.

Nous vivons bien dans notre minima et démarrons une nouvelle vie, un peu comme dans notre jeunesse où nous achetions tout petit à petit.
Même notre frigo acheté l'année précédant notre mariage, qui devait être retiré au dernier moment car il était toujours bien pratique lors des journées de déménagements, nous remettait dans le bain de notre jeunesse. Un réfrigérateur congélateur de dix huit ans, toujours en très bon état.

Avec des moments de sanglots, de rires nerveux, de simples larmes, de raisonnement, de positivismes, de câlins, de nausées, de câlins de soutiens et de réconfort qui continuent au fil du temps…. nous allons tous bien.
Avec nos deux ordinateurs, nous pouvons continuer notre projet à bien moins grande vitesse car les six autres gros bolides informatiques sont réduits en cendres... nous y arriverons, peut-être que oui, mais en combien de temps?

Mardi 6 :
Après une matinée de recherches et un repas vite fait, je profite de la sieste des enfants pour continuer le ménage de cette maison professionnelle. Car les vacances prévues à recevoir nos invités n'étaient point changées, hormis l’hébergement qui avait un peu moins d'étoiles. 
Avant le réveil des Loulous, j'astique donc le deuxième étage avec les chambres de nos invités, les escaliers salis par les travaux, le déménagement et le temps. 
J'avais hâte de recevoir la cousine de mon mari que je considère comme une sœur avec son cher et tendre époux  mais également revoir son frère et sa belle sœur qui avaient loué un gite avec leur parents.
L'après midi suivant cette matinée de recherches administratives et de ménage nous faisons nos courses chez Aldi et Lidl, qui sont de très bon rapport qualité prix sur presque tout. Nous profitons de cet après midi de sortie pour avoir une idée des tarifs de machines à laver, de cuisinières mais aussi de lits pour notre fille qui dormait sur un lit de camp... sans oublier un petit passage dans un magasin de jouets pour quelques joujoux et doudous manquants dans les activités habituelles.

Dans le courant de l'après midi, notre ami courtier nous contacte sur mon téléphone portable.
Il nous apprend que l'assureur chez qui nous cotisions n'avait pas reçu les derniers virements et que de ce fait, nous n'étions plus couverts. Chose très bizarre car le matin même après une rapide explication de la situation par mon mari et l'explication du déroulement par notre ami qui a droit de regard sur un écran de l'assureur l'informant en temps réel avec une couleur verte , il s’avérait que notre contrat était à jour.

Une fois rentrés de notre prospection sur les futurs achats et de nos courses alimentaires, nous rappelons notre courtier pour fixer le rendez-vous d'un huissier dans ses bureaux dans le but de faire constater les paiements tout à fait en règle sur ses écrans.
De notre coté, nous demandons à notre banque les bordereaux bancaires de nos comptes de société et personnels pour rechercher les preuves de prélèvements.
" Malheureusement, ce jour en date du dix septembre, la banque ne nous a toujours rien envoyé...! Après deux relances, nous attendons toujours."

Avant le repas du soir et après le rangement des courses, nous continuons l'aménagement de la cuisine qui commence à ressembler réellement à quelque chose.

 

Il est temps que nous allions chercher un lit pour notre Poupette, mais nous attendons la réponse d'une éventuelle aide de financement  de la caisse d'allocations familiales. 
Un financement très particulier dans une situation si particulière... 
Avec cette aide, nous avons la possibilité de vivre un peu plus longtemps avec les deux milles cinq cent euros qu'il nous reste dans nos porte-feuilles et sur notre compte bancaire cumulés ...
Nous avions tout prévu en faisant nos stocks de nourriture sèche, de produits d'entretiens, de produits de toilette, de couches sans oublier les vêtements de nos enfants qui grandissent si vite sur deux ans et tout ce qui peut être imaginé pour six mois de vie... Mais le feu qui a tout a brûlé...  Tout ce qui nous restait à revendre aussi...
La situation n'est pas facile, le moral a des hauts mais pas mal de bas ...  C'est très dur à accepter.
Nos enfants, leurs sourires fréquents, agissent comme une drogue de bonheur.
Et puis... Nous démarrons une nouvelle vie…  avec bien plus d'expérience qu'au démarrage de la première donc notre progression devrait se développer plus vite!

Mercredi 7 :
Dans le but d'essayer de récupérer tout ce qui est récupérable, si ça l'est, et avant qu'il n'y ait du vol, mon mari part ce matin en direction de la ruine pendant que je m'occupe de nos bouts de chou.
A son arrivée sur les lieux, un ami qui n’habite pas loin le rejoint pour lui donner un coup de main.
En milieu de journée, mon mari m'envoie les premières photos pour me donner une idée du peu de choses récupérables.

Le sol de la ferme est monté de cinquante centimètres à deux mètres avec l'éboulement de la majorité des murs de refend.
Dans la cuisine, les seules choses récupérables sont celles qui étaient situées dans les tiroirs sous le four et la plaque de cuisson.
Les congélateurs qui étaient dans l'entrée de la grange, écrasés par les poutres ont étés soudés par la chaleur de l'incendie.
Le frigo américain de la cuisine est transformé en une simple armoire sans porte et sans plus aucune étagère de verre.
Le grand écran LCD que nous avions a fondu en partie, s'est plié en deux avant de chuter sur le sol avant d'être recouvert de poutres et plaques de laine de roches à moitié fondues.
Dans un des placards de cuisine, nous avons réussi à récupérer quelques sachets de pâtes et quelques épices (huile d'olive, moutarde et vinaigre balsamique,...)
Les pâtes ont un peu le goût de la fumée qui a réussi à pénétrer à travers les emballages mais elles restent mangeables.
Maintenant, c'est le grand nettoyage, un petit peu tous les jours car l'odeur me donne des nausées.
Jamais je n'aurais pensé que le bistre s'infiltrerait autant!



Jeudi 8 :
Nous continuons les recherches de nos factures auprès des commerçants.
Aux alentours de seize heures, la Caisse d'Allocations Familiales nous informe par mail que la commission sociale nous accorde une aide financière pour un lave linge, une cuisinière et un matelas avec sommier pour le lit de notre fille. Elle joint au mail, un imprimé de prise en charge avec les conditions des classes énergétiques et des tarifs.
C'est dans des moments comme ceux là que nous nous rendons mieux compte et comprenons mieux où vont une partie de nos impôts.
Après cette information et après la sieste de nos enfants, nous nous rendons dans le magasin repéré avec un bon rapport qualité prix et retirons le lave linge et la cuisinière en échange de l'imprimé de prise en charge. Le lit de notre fille devrait être en stock à partir de vendredi. Nous repartons avec la camionnette et la voiture et continuons notre installation.

Un grand Merci à la Caisse d'Allocations Familiales pour cette aide financière, dans des délais très appréciables, qui nous permettra de vivre un peu plus longtemps sur notre réserve.

Une journée positive et encourageante...
Le démarrage de notre nouvelle vie continue...

Demain, nous retournons dans notre ruine.


Vendredi 9 : 
Aujourd'hui, c'est à nouveau une journée dans nos ruines pour retirer les quelques restes acceptables et accessibles, mais également pour condamner la porte de grange qui est dévastée et incite les curieux à s'approcher rendant les lieux encore plus dangereux et à risques.

Avec un petit crochet par le bureau de poste qui nous réservait le courrier... Nous remercions fortement notre factrice qui nous a apporté tout son soutien par son aide et ses propositions concernant notre courrier en attendant les délais du suivi de courrier.

Nous allons chez notre ami qui nous attendait avec sa petite famille pour le repas de midi. Ils sont vraiment adorables. Son épouse s'occupe de mes Loulous cet après-midi car je voulais faire ma dernière visite de nos ruines pour tirer un trait définitif et me rendre un peu plus compte de la disparition de certaines choses comme effacées par un tas de cendre.
Après le repas fini par un petit café, nous partons tous les trois dans la camionnette.
C'est complètement fou! La vision du réel, se retrouver devant sa maison brûlée vous donne un sacré frisson dans le dos. Un rapide tour de vie, de travail fait pour financer et améliorer le cocon familial vous passe très rapidement dans la tête...
Mais les pleurs, l'angoisse et le stress ne sont pas de sortie... De tout façon, je n'ai pas le temps de me relâcher, de m'apitoyer sur ce malheur... il faut reprendre ce qui peut être récupéré.
Nous continuons le sauvetage... 
Notre ami connaissant notre cave fait le spéléo avec un étai de renfort pour voir ce qui peut être sauvé.
Malheureusement, les bouteilles n'ont plus de bouchons, certains étaient plantés dans le mur d'en face! il y a dû y avoir une sacrée pression sous la chaleur... mais dans la cave, nous ne nous attendions franchement pas à cela. 
Dans la cuisine encore accessible et dans certains placards sous le plan de travail, je récupère cinq pots de confiture maison cuite le mois dernier sur les vingt cinq qui étaient rangés. Les paquets de sucre et de farine sont soudés dans les meubles. Sous l'évier de la cuisine, je reprends également quelques produits d'entretien qui ne demandent qu'à être nettoyés à l'extérieur.
Les deux chaises hautes et les draisiennes en bois de nos enfants ayants étés jetées par la fenêtre de la salle à manger, sont restées en bon état bien que très fumées. 
Chaque chose prise m'encrasse les mains d'une poussière extra fine et noire... la suie...
Dans le fond du salon où le seul toit restant était le ciel, alors qu'il y avait deux niveaux habitables,  dans un petit placard couvert de décombres, mon mari reprend quelques livres, quelques jeux , quelques crayons et cahiers d'exercices de nos enfants. Tout est sali par la suie, mais nous essayerons de les récupérer avec un bon coup d'éponge.
Pour finir, mon mari gare la camionnette sur l'arrière du terrain pour y reprendre les jardinières en bois, la brouette et quelques outils qui sont restés dans le jardin. Le Jardin qui est le seul endroit intacte. Les haricots ramant sont montés mais il est encore trop tôt pour la récolte... nous pourrons peut-être les cueillir la prochaine fois.   
La table en bois du jardin est brûlée sur une petite zone et pourra resservir avec une protection, donc, nous la reprenons.
Avant notre départ, les hommes replacent la porte de grange un peu diminuée, que les pompiers ont démontée et posée devant la ferme. Pour finir ils condamnent l'accès en vissant un panneau supplémentaire sur la porte.
Nous retournons chez notre amis et après un petit moment ensemble, nous repartons vers dix neuf heures trente en direction de notre nouvelle maison provisoire.
Nous arrivons vers vingt et une heures et mangeons rapidement une pizza turque (délicieuse) avant de coucher les Loulous bien fatigués d'avoir joué et couru dans le grand jardin avec notre amie et ses deux enfants de huit et neuf ans.

Encore Merci à Vous, Nos Amis...


Samedi 10 :
Aujourd'hui, nous allons chercher le lit de notre Nénette... il ne manquera plus que le chevet que nous irons chercher dans quinze jours.
Après le chargement, nous passons dans un magasin de vêtements discount pour un complément de chemises à notre Loulou et une paire de chaussures à chacun.
Pour finir les courses, nous passons par un magasin de bricolage pour un bout de moquette, un bout de lino et quelques babioles dont des barres à rideaux pour améliorer le lieux de vie de notre pièce principale. 
Il faut dire qu'un sol en vieux Terrazo qui part en farine à certains endroits est acceptable pour des bureaux, mais pas pour une pièce de vie avec deux enfants en bas âge.
A notre retour, mon mari s'occupe de modifier l’électricité en ajoutant une prise de courant pour la machine à laver et les enfants travaillent les écritures des lettres et des chiffres sur leur console. De mon coté, je prépare le repas du soir.
Les enfants au lit après un petit brin de toilette et le brossage habituel des quenottes,  
je m'occupe de poser le bout de moquette pendant que mon homme continue ses programmations.
Pour ne pas changer, nous nous couchons à plus de minuit.

Dimanche 11 :
Enfin une grasse matinée! ... je me lève à huit heures trente.
Les enfants restant calmement dans leur lit, je descends préparer les petits déjeuners.
Le programme du jour est  de poser le lino, préparer le jardin pour l'organisation de barbecues familiaux et finir la chambre de nos invités. Seulement, pour pouvoir poser le lino, il faut retirer le spectromètre qui était dans les bureaux...et donc, maintenant dans l'entrée de notre pièce de vie! 
Une pièce de quatre cent cinquante kilos posée sur des supports à roulettes censés supporter environ deux cent cinquante kilos chacun dont deux ont étés écrasés suite au déséquilibre du poids de la machine. La seule solution, c'est de démonter l’engin pour le remonter à l'identique dans la cour abritée sur le coté de la maison. Seulement, il n'est pas question de commencer ce travail en présence des enfants étant donné la saleté et le danger des pièces métalliques. Mon mari s'occupe donc de préparer le jardin en tondant une herbe de plus d'un mètre de haut avec la petite tondeuse premier prix que nous avions achetée dans nos débuts, mais qui "arrache" à un point!... Oui, c'est plus long qu'avec une tondeuse auto-portée, mais ça marche, c'est l'essentiel.
Tout comme les enfants, recevoir nos invités nous aide à aller de l'avant et faire tout avec presque rien devient tout à fait possible... c'est juste une question de volonté.
De mon coté, je finis la chambre de nos invités puis redescends au bout d'un quart d'heure pour m'occuper des Loulous qui avaient fini leur mission de devoirs et de coloriages pour préparer le repas.
Le café arrivant à sa fin et les enfants étant au lit pour la sieste, mon mari commence à démonter le tas de tôle pendant que je transforme trois bouts d'organza, un peu odorants de fumée de bistre, en six rideaux de voile pour nous cacher un peu de la rue et enfin pouvoir vivre avec la lumière du soleil. Une odeur a été retirée par un petit lavage flash avec ma nouvelle machine à laver et les rideaux ont été posés mouillés pour leurs laisser prendre le pli parfait.
La machine démontée, nous débarrassons le reste des plaques et du bazar qui l'entourait pour faire un bon coup de nettoyage avant la pose du Lino.
La fin de sieste des enfant arrivant, j'interromps mon travail pour m'occuper de mes petits chéris.
Après leur avoir donné un ordre de mission de jeu, sur le carré de l'entrée, je pose le paillasson que nous avions acheté au mètre pendant que mon mari programme en jetant un œil sur les bambins.

Lundi 12 :
Une journée consacrée à un peu de repos... et encore et toujours aux conversations téléphoniques et aux courriers. 
Mon mari reçoit un appel téléphonique lui demandant de se présenter pour le retrait d'un colis de nourriture au secours catholique. Une aide que nous apprécions fortement et qui nous permet de reporter un peu plus le temps de vie de notre porte monnaie.
Je ne peux pas m'empêcher de penser à tout ce stock de produits de vie d'une durée de six bon mois que nous avions fait  et qui est parti en fumée...

mardi 13:
C'est le jour J, l'arrivée de nos invités est prévue en fin de journée...
Le bonheur monte dans nos cœurs. Les enfants sont tout excités de joie et d'impatience.
Nous avons continué un peu le nettoyage de choses bistrées stockées dans des sacs de courses que nous avions déposés dans la cour pour un éventuel nettoyage pluvieux ... petit à petit nous y arriverons...
Après la sieste des Loulous, nous continuons de "décorer" notre lieux de vie plein d'Amour en attachant des ballons en forme de cœur sur les montants nus qui étaient destinés à la fixation des panneaux de BA13...
Ensuite, avec les enfants, nous préparons un gâteau pour le dessert de ce soir.
Après un petit moment de pause, nos invités arrivent. Ils ont fait bonne route et nous sommes bien contents de nous retrouver.
Une semaine qui passe très très vite, avec une première journée "tranquille" composée d'un barbecue et de détente au soleil, un lendemain de barbecue familial avec mon beau-père qui nous rejoint pour deux jours, un jeudi de ballade et de visite puis un vendredi et un samedi de repos, de barbecues, de jeux et de discussions.
Nos invités partis en repas de famille ce dimanche, de notre côté, nous nous prenons une après midi canapé... Cela faisait bien longtemps!
Les enfants eux, ont fait une grasse matinée jusqu'à dix heures et une sieste rallongée d'une demi-heure.
Après la sieste des Loulous, nous préparons une bonne mousse au chocolat avec des petits sablés comme accompagnement... Oui, c'est l'anniversaire de notre invitée Chérie!
Un lundi d'anniversaire simple et demain nos invités reprennent la route pour la dure fin des vacances.
Un petit pincement au cœur se fait déjà fortement ressentir.

Merci à vous, Cousins Cousines pour ces délicieux moments partagés ensemble et vos cadeaux très réfléchis suite à notre situation. Merci beaucoup.

Nous espérons et faisons tout notre possible pour pouvoir vous rejoindre en fin d'année.

mardi 20 :
Ce matin, nos invités partent...sniff! ... c'est dur... la voiture s'éloigne mon niveau lacrymal monte, monte et déborde. Je ne peux pas les retenir, mes larmes coulent, mon mari me serre dans ses bras...
Après un gros câlin, nous reprenons la popote car le cousin de mon mari, sa conjointe et leur petit gars nous rejoignent.
Encore une très bonne journée en très bonne compagnie.
Ce soir, après le départ de tout ce petit monde chéri, nous retrouvant tous les quatre, nous savourons une pizza turque. Un petit repas bien sympathique sans avoir rien à faire... de temps en temps, ça fait du bien.
Nos invités sont arrivés à bon port. Nous pensons fortement à Vous.
Les enfants au lit pour vingt et une heure, nous reprenons nos habitudes.
Une soirée devant la télé avec mon amour, enlacés dans les bras l'un de l'autre, un doux moment de tendresse avant de se coucher aux heures habituelles. 

Jeudi 22 :
Après la sieste des enfants, nous sommes sortis jouer dans le jardin.
Entre deux jeux de ballon et pendant que les enfants jouaient ensemble, j'ai cueilli les cassis des arbustes plantés en deux mille huit qui n'ont jamais vraiment étés entretenus.
Transformés en huit pots de confiture le soir même, nos réserves augmentent un peu.
Une organisation un peu comme en temps de guerre.


Vendredi 23 :
Notre petite vie reprend et continue...

La programmation pour mon mari est très difficile. Le gros problème, c’est que les logiciels qui nécessitaient six ordinateurs pour ce travail ne peuvent être refaits avec nos deux petits ordinateurs portables qui n'ont absolument pas la puissance et la place nécessaire.
Nous arrivons à faire quelques paperasses, oui, mais tous les calculs faits par l'ordinateur se font en une semaine au lieu d'un quart d'heure, ce qui ne nous permet pas beaucoup d'avancer dans notre suite professionnelle pour le moment.
Tout le matériel professionnel qui était à deux doigts de nous faire vivre suite aux recherches, au travail et découvertes sur plus de douze mois de travail de programmation faits par mon mari ont brûlé, tout est à refaire.
Nous mettons notre vie au ralenti pour dépenser le moins possible en attendant la réponse de notre demande de revenu de solidarité active que nous avons faite au début du mois d’août, et comme nous n'avons toujours pas de nouvelles... alors nous attendons.

L'assureur nous met toujours des bâtons dans les roues et continue d'essayer de nous faire croire que nous ne sommes plus clients chez eux.
Nous attendons toujours les bordereaux bancaires pour accompagner le constat d'huissier en affaires dans le but de nous défendre. Cependant, si l'assureur continue à nier le fait que nous sommes clients chez lui, nous serons dans l'obligation de faire appel à la justice et l'affaire durera alors entre trois et cinq ans.

 En attendant que tout cela s'arrange, je me débrouille avec ma machine à coudre, sauvée de l’incendie, en transformant un ancien drap en un petit ensemble pour ma fille et une chemise pour mon fils et essayer de compléter les quelques achats que nous avons fait le soir de l’incendie.
Si seulement j'avais encore tous les tissus et les planches de patrons de couture avec lesquels j'ai commencé et fini le premier ensemble de ma collection que voici... mais qui a malheureusement brûlé.





Samedi 24:
Nous allons tous Bien.

Mon mari a fait une découverte de programmation qui pourrait nous sortir de ce moment d'instabilité... mais dans un temps certain ou un certain temps...Car nous sommes toujours en manque d'outils informatiques...
Mais ne nous laissons pas abattre, ce soir, pour fêter cette avancée c'est "coupettes" avec le bon mousseux de chez Lidl à un euro et vingt cents la bouteille... 

Histoire de prendre un peu de bon temps et de reposer un peu les méninges de mon mari, nous passons du bon temps dans le jardin et continuons la cueillette.
Avec les mirabelliers dans le milieu du terrain, nous en profitons et ne gâchons rien.
Ce sont de très grosses mirabelles ressemblant plus à des reine-claude, de couleur entre le vert et la mirabelle tachée de Nancy. Les fruits sont sur le point de tomber par eux-mêmes. Il est temps de les transformer.
Les Loulous reprennent leurs coloriages.
Après une fin d'après-midi de dénoyautage intensif, je réserve quelques fruits pour le quatre-quarts de demain, congèle la quantité nécessaire pour une ou deux tartes et commence une confiture avec tout le reste. Avec un résultat de quinze gros pots de confiture, la réserve augmente. (avec de bonnes crêpes maison, c'est un régal!)

Dimanche 25 :
Aujourd'hui, vu que le temps se grise, je prépare une activité manuelle de premières sculptures avec de vieux bottins, du scotch de la colle blanche et du Sopalin. Cela apportera une activité peinture en 3D pour la suite.
Les enfants vont être contents.

Lundi 26 :
Début de semaine et jour des courses, que ce jour nous réglons avec, en partie, les trois petits chèques donnés par le secours catholique. Cela nous a permis de moins dépenser notre réserve une fois de plus... ce qui nous rallonge le temps de durée de nos "sous-sous". Mais tout ceci ne m'inquiète pas beaucoup... car je sens que certaines choses vont arriver dans le bon sens. Et puis nous arrivons à vivre de "presque rien" avec un peu de "débrouillardise"... L'humain s'adapte à presque tout.


mercredi 28
Ce matin nous nous sommes réveillés seulement à neuf heures quarante...! les Loulous sont vraiment cools!
Ce jour, par courrier du conseil général, nous recevons l'acceptation d'une aide à l'enfance. Trois cent cinquante euros nous serons versés dans un délai de huit à quinze jours. Merci pour cette aide que nous réservons pour les vêtements et chaussures de nos enfants qui n'ont encore rien pour cet hiver.
Encore une fois, notre porte monnaie vivra un peu plus longtemps.

En fait, nous attendons surtout la réponse de la demande de revenu de solidarité active qui, sous cette situation financière nous apportera peut-être quelques avantages et aides en attendant notre auto-redressement  de situation par le développement de notre travail. Mais c'est plus long... et nous venons de répondre à une demande de documents complémentaires pour l'étude de notre dossier. 


Samedi 31:
Toujours en attente de tout et à réception de rien.
Comme cité précédemment, il y a des hauts et des bas. Alors je m'occupe l'esprit en continuant de  nettoyer les affaires récupérées.
Je viens de finir le nettoyage des tranchants... maintenant nous avons à nouveau quelques couteaux de cuisine. Le courage de nettoyer ces choses bistrées est revenu, mais il y en a beaucoup de perdues.

Dimanche 1er septembre:
Un nouveau mois commence.
Aujourd'hui, je mijote des endives au jambon. Un des plats préférés de mon mari.
Malgré les demandes faites aux pompiers, nous n'avons toujours pas reçu l'attestation d'incendie à présenter à l'assureur. Demain, il faut que je m'en occupe à tout prix.

lundi 2 septembre:
A la première heure, je prends contact avec la caserne de pompiers qui s'est occupé d'éteindre l'incendie de notre maison.
Tombant sur le responsable de la caserne, je lui explique notre situation en lui demandant pourquoi je n'avais toujours pas reçu l'attestation. Il m'explique qu'entre casernes et surtout entre départements, la gestion n'est pas évidente et que comme notre maison se situait près d'une frontière départementale, tout le monde se relançait la balle.
Il me propose alors de s'occuper de la demande de notre part et de le recontacter si je ne recevais pas de réponse par mail dans le courant de la semaine.
Trouvant sa proposition bien sympathique, je le remercie tout cœur par avance.

Mardi 3 septembre :
Dans la matinée, je reçois un mail de la caserne de pompiers qui s'occupe des documents administratifs de notre secteur. La personne me demande de formuler ma demande par écrit en réponse à son mail. Ce que je fis dans la minute suivante.


Vendredi 6 septembre :
Une bonne journée,...
Avec la réception de l'attestation d'incendie par courrier. Notre dossier progresse.
Un grand Merci au chef pompier qui a repris l'affaire en main avec ses paroles de sagesse, ses conseils et une grande conscience professionnelle.
Une petite ballade après la sieste des enfants avec un petit passage dans une boutique où nous avions repéré des lustres papiers entre un euro cinquante et sept euros. Nous achetons donc ces petites décorations pour apporter un peu de chaleur dans ces pièces de vie.

Et la soirée est encore meilleure car nous sommes actuellement devant Star treck film 6 "terre inconnue"... qui a commencé il y a un petit quart d'heure...!


à très bientôt pour la suite de notre aventure...